Décès des ancêtres

En 1694, Mathurin devait terminer officiellement son contrat d'affermage avec le seigneur Ruette d'Auteuil. Il meurt le 28 décembre de l'année suivante. Même si l'acte de sépulture indique "aagé de soixante saize ans muni de tous les sacrements", les autres sources antérieures nous laissent croire qu'il avait une dizaine d'années de moins. En effet, il serait né vers 1631 si l'on accepte l'âge qui lui était attribué au recensement de 1681. La cause de son décès n'est pas connue. Il ne semble pas que sa mort ait été soudaine, puisque le prêtre a déclaré lui avoir administré tous les sacrements. La mort était alors traitée avec grand respect. Le prêtre et la parenté en étaient immédiatement avisés. Le corps était ordinairement placé dans la meilleure pièce de la maison, de telle sorte que les paroissiens puissent visiter la dépouille, dire une prière et l'asperger d'eau bénite. Les funérailles avaient lieu le matin suivant. L'inhumation de Mathurin eut lieu le 30 décembre au cimetière de Rivière-Ouelle plutôt que le lendemain de son décès. Il est peut-être décédé à une heure tardive, ce qui ne laissait pas assez de temps pour un enterrement normal. Un voisin fabriquait habituellement une tombe en bois durant la nuit; souvent le défunt l'avait assemblée lui-même quelque temps auparavant. Le couvercle de la tombe était fermé et cloué le matin des funérailles. Les voisins la portaient jusqu'à l'église, si celle-ci était rapprochée. Dans le cas de Mathurin, l'hiver étant venu, sa tombe a sans doute été transportée sur un traîneau. L'inhumation de Mathurin est la dernière enregistrée à Rivière-Ouelle en 1695.

L'acte de décès de Marie Campion n'a jamais été trouvé. Elle est décédée entre le 28 janvier 1697 - on la dit encore vivante lors du mariage de son fils Louis - et le 30 décembre 1703, alors qu'elle y est présentée comme défunte dans le contrat de mariage de son fils Pierre. Elle serait décédée relativement jeune, dans la quarantaine, et vraisemblablement à Rivière-Ouelle. Elle a peut-être quitté ce monde durant une période d'absence du prêtre qui aurait omis d'en faire l'inscription dans le registre paroissial.

On trouve au cimetière de Rivière-Ouelle plusieurs tombes de Dubé, mais aucune ne porte la mention de Mathurin et Marie. Quand le cimetière a été déménagé il y a plusieurs années, les restes humains y furent déplacés, mais ceux de nos deux ancêtres s'étaient déjà fondus dans la nature.